Une année de plus

Fa que j’ai eu 47 ans hier…

Une année de plus. Si j’étais un arbre, ce serait un rond de plus dans mon écorce. On calcule notre âge en années et, pourtant, on base nos données sur tellement d’autres facteurs. Sagesse, rides, état physique, âge mental… ce dernier me sauve énormément en m’enlevant quelques années au compteur.

Je me souviens, comme si c’était hier, de cette époque où la vieillesse me paraissait bien loin, où j’avais l’impression que j’avais tout le temps devant moi. D’une certaine façon, elle me paraît encore loin, la vieillesse. Je sais qu’il me reste encore beaucoup de temps devant moi. La seule différence, c’est que je n’ai plus le luxe de le gaspiller. Que me reste-t-il à faire sur ma bucket list que je n’ai pas encore fait? Quels sont les buts que je n’ai pas encore atteints? Je me rassure dans le fait que la liste est maintenant courte.

Je ne suis pas en train de mettre des «X» dans le calendrier pour compter les jours avant ma retraite ou mon heure fatidique. C’est plus une question de comment je veux maximiser ce qui me reste de cette vie.

Du bonheur

Ma vie, je l’ai vécue pleinement. Des souvenirs, j’en ai en masse, et même les moments qui reviennent parfois me torturer font partie de ce totem qu’est ma vie.

J’ai présentement le privilège de vivre la plus belle période de ma carrière. Il m’arrive de belles choses qui auraient dû m’arriver il y a bien longtemps si j’avais compris un peu plus vite… Mais l’important, c’est qu’elles m’arrivent, point.

Mon livre m’a permis d’éteindre les feux du passé et de tourner mes phares vers l’avenir.

Ce texte est loin d’être celui d’un être qui se remet en question, même si je me pose toujours 1000 questions par jour. Mais il est clairement le parchemin de quelqu’un qui cherche encore à comprendre beaucoup de choses.

Ce qui m’aide à avancer dans le temps, c’est de constater que, cette vie, je l’ai remplie de hauts et de bas, mais surtout que j’ai fait exactement ça… la remplir.

Quand je regarde mon album photo, qui est à tout jamais gravé sur le disque dur de mon cerveau, j’ai le luxe de ressentir toutes les émotions qui nous font vibrer. Peine, fierté, regret, jouissance, honte, joie de vivre et, encore une fois, fierté. Ce sont les couleurs qui teintent mon existence. Et même si certaines couleurs sombres sont encore présentes sur ma toile, ce sont celles qui rayonnent qui attirent mon attention.

Je réalise aujourd’hui que c’est moi qui tiens le pinceau. C’est à moi de mettre les touches désirées pour que mon tableau résume bien qui je suis, mais surtout ce que j’ai vécu. Encore plus important, c’est avec ce même pinceau que je peux peindre ce que j’ai envie de vivre aujourd’hui.

Ce n’est pas la fin

Lorsqu’on m’a expliqué, très jeune, que la vie avait une fin, mon premier réflexe a été de refuser cette conclusion inévitable.

Avant même que l’on m’impose la doctrine chrétienne du paradis ou que je découvre les options bouddhistes de la vie après la mort et de la réincarnation, je m’étais convaincu que cette vie allait être une parmi tant d’autres. Je me disais que Maxim Martin n’était pas juste un numéro d’assurance sociale qui paie de l’impôt, mais plutôt un être qui devrait apprendre le plus possible et faire ses devoirs pour appliquer ses leçons à sa prochaine vie.

Quarante-sept ans, c’est jeune et vieux en même temps. C’est du beau passé et un plus bel avenir. C’est surtout un point de repère qui m’aide à vouloir aller plus loin en appréciant ce qui est déjà arrivé.