Au secours des profs

Donc, si je comprends bien, d’après des articles parus dans nos pages, les professeurs d’école sont des prisonniers de guerre, nos enfants sont leurs bourreaux et nous, les parents, on est un peu responsables de ça, mais victimes en même temps… Ouin, ça va bien!

Commençons par le plus important: je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’être enseignant au secondaire ne devrait pas être un job dangereux… encore moins au primaire. Mais si je me fie aux témoignages de certains profs, leurs classes ressemblent plus à des tranchées qu’à des jardins d’apprentissage.

Dans mon temps

Ce n’est pas normal que le manque de respect et les menaces fassent partie de leur quotidien. Durant toutes mes années à l’école, j’ai été témoin d’UN seul incident où un élève a envoyé chier un prof. C’était tellement inhabituel comme événement que je me souviens du silence qui a suivi. Les secondes nous ont semblé devenir des minutes dans nos têtes et tout le monde était sous le choc que quelqu’un ait eu l’audace de prononcer ces mots.

On dit que cette agressivité serait le résultat des vies stressantes des jeunes d’aujourd’hui. Je peux le comprendre. Dans mon temps, notre univers se limitait aux quelques rues où nos amis habitaient. Le plus loin qu’on allait, c’était le bout du parc de la paroisse. Notre jeu vidéo le plus virtuel était notre imagination et tu savais que tu avais eu du fun si ton linge était sale et déchiré et que t’avais au moins un bobo saignant quelque part sur le corps.

Nos enfants ont accès à la planète au bout de leurs doigts, sans même avoir la maturité pour comprendre sa complexité. Les réseaux sociaux les soumettent aux opinions et influences de centaines «d’amis» virtuels. Et lorsqu’ils se font mal, on se demande qui poursuivre. Soyons honnêtes, on est loin de la discipline de nos parents et des générations précédentes.

Mais le pire, c’est que lorsqu’il y a un conflit à l’école, c’est du côté de nos enfants que l’on penche et ce sont les professeurs qui portent le fardeau de nos lacunes.

Comment vous dire ça… CE SONT EUX QUI ÉLÈVENT NOS ENFANTS EN NOTRE ABSENCE. Me semble que la moindre des choses serait de leur donner notre soutien.

Je n’essaye pas de vous faire sentir coupables. La réalité d’aujourd’hui, c’est qu’on a 36 choses à faire en même temps. Mais ça ne devrait pas nous empêcher de prendre quelques minutes pour faire un petit examen de conscience.

Un peu de respect

Même si tous les professeurs ne sont pas parfaits, on peut quand même dire que la majorité d’entre eux font ce métier par passion et non pour l’argent. Alors, lorsqu’un problème survient, ça me semble assez évident que l’on devrait se ranger du côté du professionnel, et non de celui de l’ado rebelle.

Je suis bien conscient que la situation est complexe. Mais, au bout du compte, lorsque ton enfant envoie chier un prof ou, pire encore, devient violent, ça prend vraiment du culot pour blâmer ce même prof. C’est trop facile de toujours pointer les autres du doigt. Il faut se regarder soi-même en premier. Si ton enfant se permet ce genre de comportement, ça doit bien partir de quelque part, non?

Je l’ai déjà dit et je le répète: on est en train de perdre la guerre contre les enfants rois et nous sommes les seuls coupables. Donc, à moins que tu décides de rester à la maison pour éduquer ton enfant, respecte ceux qui le font à ta place.