Avoir peu ou le bonheur assuré?

Je regardais un documentaire sur Netflix qui s’intitule Minimaliste. C’est l’histoire de deux jeunes dans la trentaine, qui ont abandonné des jobs à six chiffres qui les rendaient malheureux, pour revenir à la base, au strict minimum, pour enfin trouver le vrai bonheur.

Ils parlent de leurs anciennes vies où acheter était devenu un réflexe, avoir un complet de 5000 $ était la seule façon de faire partie du club à la job.

Ils ne parlent pas de retourner à l’époque d’Adam et Ève. On parle simplement de gens qui ont fait l’inventaire des objets et possessions vraiment utiles dans leurs vies.

Premier constat: c’est fou, le nombre de trucs qui ne font qu’être de la décoration de tiroirs, le nombre de choses qui traînent sous le prétexte que tu vas peut-être en avoir besoin un moment donné quelque part.

Ça m’a beaucoup interpellé.

J’ai même pensé à faire une liste des choses dans la maison qui n’étaient pas vraiment nécessaires, mais, sérieusement, j’ai presque eu peur.

J’ai eu peur de voir l’argent que je gaspillais sur des choses inutiles, l’argent gaspillé sur des trucs dont je me suis servi deux ou trois fois.

En fait, j’ai eu peur de faire le compte de tout l’argent que j’ai gaspillé. Point.

Cochonneries

Si on faisait tous le même exercice, ça serait triste de constater le nombre de voyages que l’on aurait pu se payer.

Au lieu d’agrandir nos horizons et de baigner dans d’autres cultures, on a plutôt décidé de s’acheter des cochonneries, car on était convaincus que ça nous prenait vraiment ça, là, maintenant! Puis, comme un gamin de quatre ans à Noël, on s’est tannés de notre nouveau jouet après quelques semaines.

Forcément, ce même exercice peut se transformer en torture psychologique. Juste de me demander si mon XBox est vraiment nécessaire, je risque de finir en petite boule dans un coin.

Simplifier sa vie

Mais le plus drôle, c’est que dès que l’on parle d’avoir moins, on saute rapidement à l’extrême.

Simplifier sa vie ne veut pas dire se faire pousser la barbe, tricoter son propre linge et manger seulement ce que l’on réussit à faire pousser. Heureusement, car de mon bord, ça risque d’être un désastre total.

La seule chose dans la vie qui nous empêche d’acheter plus, c’est un budget limité – et par chance! – parce que sinon, ça serait la catastrophe. Tout le monde aurait huit cabanons dans sa cour juste pour ranger ses bebelles. Je suis même convaincu que s’il y avait une promotion qui dirait: «Achetez un frigidaire, obtenez-en trois gratuits», les gens se garrocheraient au magasin.

On essayerait de se convaincre avec des phrases comme: «J’ai pas besoin de quatre frigidaires, mais on sait jamais… anyway, ils sont gratuits.»

On passe nos vies à s’endetter pour des trucs qui sont censés nous rendre heureux. On stresse à savoir comment on va réussir à les payer et on travaille comme des fous juste pour être sûr de pouvoir les garder, et tout ça pour quoi? Pour les quelques heures où on en profite… Ou pire encore, ça nous les prend absolument parce que le voisin en a lui aussi.

J’ai déjà écrit un gag que je trouvais très drôle, et aujourd’hui, je le trouve sage et logique: «J’ai jamais eu envie d’avoir un bateau, trop de trouble. À la place, je vais me faire des amis qui en ont un…»