Blues de fin d’été

On est déjà rendus à la mi-août. Bon, le BBQ n’est pas encore prêt à hiberner et ce n’est pas demain matin qu’on va ramasser les feuilles, mais comme chaque année, l’été passe trop vite. Me semble que c’est hier que j’ai bu ma première slush et que ça ne fait pas si longtemps que ça que je me promène en gougounes. Évidemment, le fait que l’été soit arrivé en retard n’a pas aidé. Mais on est quand même rendus au 12 août.

Désolé si j’en ai déprimé une gang, ce n’était pas mon but. Regardons le positif : les enfants retournent à l’école dans quelques semaines. Pour bien des parents, c’est un peu comme des vacances. Avec les changements climatiques, les journées chaudes risquent de flirter avec le mois d’octobre. Avec ça, le bronzage qu’on a durement gagné cette année devrait durer plus longtemps.

OK. Ça ne marche pas mon affaire. J’ai beau essayer de voir le positif, le downd’après vacances de la construction se manifeste.

Sérénité

Mais je ne devrais pas me plaindre, je passe un des plus beaux étés de ma vie. En fait, c’est peut-être pour ça que je ne veux pas le voir se terminer.

Ce que j’aime le plus de l’été, c’est le bonheur que les gens dégagent. Me semble que les sourires sont plus présents sur les visages. On entend des rires qui proviennent d’un peu partout. Si ça ne vient pas de la galerie du voisin d’en face, ça vient de la piscine du voisin d’à côté. Les enfants crient en courant partout, mais tu t’en fous, c’est l’été.

Pour moi, une journée parfaite d’été, c’est aller courir, suer ma vie et me lancer dans le lac Rond à Sainte-Adèle. J’aime parce qu’il y a toujours plein de gens de tous les âges qui jasent de tout et de rien. Je sors mon savon bio et go, j’enlève ce qui me colle à la peau.

J’en profite pour m’asseoir sur les marches du quai pour fixer l’horizon. Je l’ai regardé 1000 fois déjà, mais il me fait toujours le même effet.

Je regarde la famille de huards devant moi, je les entends s’appeler et je me dis : « Wow ! Un simple son et ils se comprennent. » Ça me semble paisible comme communication. Dans quelques mois, ils vont s’envoler vers le Sud. Et, contrairement à nous, ils n’ont aucune chance de rester pris sur la piste d’atterrissage pendant des heures.

Le décompte est commencé

Ça ne fait que 20 minutes que le soleil est couché et, déjà, l’humidité attaque mon linge. C’est comme un camp d’entraînement pour la prochaine saison qui m’attend. La fraîcheur du soir sonne comme un décompte au calendrier. Oui, demain il va faire beau, du moins je le souhaite, mais on me rappelle que je dois profiter de chaque rayon de soleil, comme si je faisais des provisions de vitamines avant que les feuilles changent de couleur.

Les feux que l’on se fait sur le bord du lac ne sont plus pour notre simple plaisir visuel, ils servent également à nous réchauffer pour qu’on puisse veiller plus longtemps. Je suis encore nu-pieds dans le sable, mais du coin de l’œil, je regarde où sont mes souliers.

On commence tous l’été comme des enfants qui ont terminé l’école. On saute partout, la tête remplie de tout ce que l’on veut faire pendant cette courte saison. Nos plans sont clairs et il n’y a pas une minute à perdre. Rendus à la fin août, on fait notre deuil de ce que nous n’avons pas réussi à faire et c’est là le meilleur moment.

Assis bien confortablement en regardant l’horizon, on savoure le silence avant la cacophonie de l’automne… Bonne fin d’été tout le monde.