Le fameux voyage dans le sud!

Bon, mon but n’est pas de vous rendre jaloux, mais cette semaine, je vous écris avec les deux pieds dans le sable.

Je cherche une façon de rendre ça moins agréable, question que vous ayez envie de me lire même si, de votre côté, vous venez de déblayer l’auto et de sortir tout le stock d’hiver… avec la fameuse mitaine qui manque toujours.

De mon côté, ce n’est pas vraiment mieux. J’ai du sable pogné entre les orteils et ça, tout le monde sait comment c’est désagréable… Ok, ça marche pas mon affaire!

Les classiques

Vous le savez pas mal tous, lorsqu’on fait ces fameux voyages dans le sud, on y retrouve toujours les mêmes classiques. Ça commence avec les applaudissements lorsqu’on atterrit. Oui, je trouve ça quétaine, mais en même­­ temps, il y a certaines lignes aériennes­­ qui font plus peur que d’autres et, des fois, tu applaudis avec beaucoup de sincérité en te disant que c’est beau de l’asphalte de proche.

Ensuite, t’as toujours le gars qui a trop hâte de pratiquer les trois mots d’espagnol qu’il connaît. Puis il regarde tout le monde autour de lui dans l’espoir que quelqu’un l’ait entendu et le trouve hot.

Une fois sorti de l’aéroport, c’est la course pour trouver le bon autobus qui va t’amener au bon resort. Et juste quand tu es sur le point de partir, il y en a toujours un qui réalise qu’il n’est pas dans le bon bus.

Finalement, tu arrives à destination et on t’accueille­­ avec le p’tit drink de l’hôtel. «C’est donc ben bon… me demande qu’est-ce qu’y a dedans?»

On est dans le sud! 95 % du temps, la réponse, c’est du rhum.

Ça fait pas deux minutes que t’es là que tu remarques le gars qui a oublié l’existence de la crème solaire. Il est tellement rouge fluo que tu le vois arriver­­ du bout de la plage. Chaque fois qu’il fait un pas, tu l’entends gémir d’un petit ouch subtil. Tu sais pas comment­­ il a fait, mais il a même réussi­­ à pogner un coup de soleil en dessous des pieds.

Évidemment, ce n’est qu’une question de secondes avant que tu entendes­­ quelqu’un dire : «Cerveza por favor». En général, c’est le même gars qui pratiquait son espagnol dans l’avion et qui passe sa journée au bar dans la piscine, sans jamais en sortir pour aller aux toilettes. Ils devraient mettre des balises autour de lui pour qu’on sache c’est quoi la zone safe pour se baigner sans contamination.

Bonheur relatif

Mais ce qui me fascine chaque fois que je vais dans le sud, c’est d’entendre les gens dire : «pauvre ti-gars, y a même pas de souliers dans les pieds pis y vit dans une maison de tôle». Et ça fait quoi ça? On n’est pas capable de visualiser le bonheur ailleurs que dans nos bungalows de banlieue avec nos grosses télés?

Toi, y’a fallu que tu mettes de l’argent de côté en travaillant 50 semaines par année pour aller passer 7 jours sur le bord de la plage. Lui? Il est là tous les jours, gratuitement. Il n’a pas de souliers dans les pieds parce qu’il n’en a pas de besoin. Il joue dans le sable à longueur de journée et, regarde le bien comme il faut, il a un sourire en permanence sur le visage.

Donc si ça vous dérange pas, je vais essayer de copier le sourire de ce même­­ ti-cul et profiter des derniers jours qu’il me reste. Faut que je prenne des forces, il me reste une mitaine à trouver quand je reviens en ville.