Le fameux lâcher prise…

En général, la rentrée scolaire est difficile pour tous le monde.
Oui, spécialement pour ceux qui doivent retourner en classe après avoir profité de l’été au maximum mais des fois, je me demande si ce n’est pire pour les parents.

Après avoir été le point de repère principal de leurs vies, lorsqu’arrive le temps de la maternelle, c’est une première petite rupture qui pince le cœur. Le jeune garçon ou la jeune fille, se sent un peu plus autonome dans sa nouvelle indépendance. C’est avec le menton haut dans les airs et plein de fierté, qu’ils traversent la rue, laissant derrière, le menton qui tremble de la maman qui essaye de cacher sa peine.

Du coup, c’est le professeur et les amis qui deviennent la sphère d’influence et c’est à travers leurs histoires qu’il nous racontent tout excité, que l’on réalise que leur petite vie à eux, commence à se développer.

C’est souvent le premier test de lâcher prise des parents et malheureusement, chaque étape n’est pas moins douloureuse.

À la maternelle et pour les premières années du primaire, le parent a encore le privilège d’escorter gamin jusqu’à l’école mais ça ne prend pas de temps que le phrases: « Je suis capable d’y aller tout seul » et « Non, pas de bec devant mes amis », se font entendre et oublie ça, on peut entendre les cœurs se déchirer de l’autre bout de la rue.

Dans le temps de le dire, arrive le secondaire.
Du coup le niveau de stress augmente car à travers ça, on revit tous le nôtre. Le sentiment de se sentir perdu dans cette grande école et le grand défi d’y trouver ta propre identité. Évidemment, ce qui refait surtout vite surface, ce sont les conneries de notre jeune temps, notre exploration sexuelle et nos premier rendez-vous avec l’alcool et la drogue.

Les images de ton enfant qui fait face à ces mêmes choix de vie, te traquassent et c’est avec une légère inquiétude que tu vois la prunelle de tes yeux s’enfoncer dans cette jungle. De mon côté et je suis convaincu que ce fut la même chose pour plusieurs d’entre vous, le plus gros choc, fut de voir ma fille partir par elle-même pour aller prendre le métro.

Il n’y a pas si longtemps, tu avais encore le luxe d’aller les chercher à la fin de la journée et d’être la première personne à entendre parler de leur journée… Fini ce temps-là. Après les discussions avec les amis d’école sur le chemin du retour et bien sûr le rattrapage de potin sur Facebook, rendu à ton tour, tu as droit à un bref résumé qui ressemble à:
– Et puis, comment c’était à l’école aujourd’hui?
– Correct…
Fin de la discussion.

Mais j’imagine que le lâchez prise le plus difficile et celui que je n’ai pas hâte de vivre, c’est celui qui vient souvent avec la période du CÉGEP… le premier appart. On sait que plus l’adolescence avance plus la présence de ton enfant à la maison devient une légende urbaine mais au moins ils n’ont pas le choix d’y revenir même si ce n’est que pour vider le frigidaire. Une fois les clés du nouvel appart en main, tout change. Pour eux, c’est l’ultime liberté tandis que pour nous, c’est la dernière corde du lâcher prise qu’il faut larguer.

Voir ton enfant grandi est le plus beau film imaginable mais de te voir partir du rôle principale de leur vie à un rôle secondaire… ça vient bien sûr avec un peu de peine. On reste toujours aussi important mais quand même d’un peu plus loin.

Mais consolez vous cher parents car vous n’êtes pas seul, on passe tous par là…