Le faux party

Tout le monde est prêt pour le week-end de la Coupe Grey ? Vous êtes tous en train de choisir à quel party vous allez vous joindre et pour quelle équipe vous allez prendre ? Même si je ne vous vois pas, j’imagine très bien la face que vous faites présentement et ça répond à la question.

Disons les vraies choses, on est loin de la frénésie du Super Bowl. Pendant cette fête de la NFL, on est tous excités, même les gens qui ne sont pas fans de football. Si ce n’est pas pour le match, c’est au moins pour le spectacle de la mi-temps. Et pour cette grande fête canadienne, qu’est-ce que la Ligue canadienne de football (LCF) nous réserve ? Shania Twain ! Excellent choix… si on avait été en 1997.

Aux États-Unis, on ferme les lumières et on laisse les spectateurs descendre sur le terrain, ce qui contribue au caractère grandiose de l’événement. Dans la LCF, on laisse quelques centaines de personnes qui veulent juste passer à la télé deux secondes se promener sur le terrain comme pour nous faire croire qu’il y a vraiment des gens intéressés par le show.

Sans intérêt

À l’exception de quelques crinqués de la Saskatchewan, je ne connais pas grand monde qui compte les heures avant le botté d’envoi. Oui, dans les estrades, on va voir du monde avec la face peinturée, mais quelque chose me dit que c’est le genre de personnes qui feraient la même chose pour la finale canadienne de curling.

Je sais que je fais de la peine à mon chum Étienne Boulay en disant ça. Je ne doute pas que lorsque tu as la chance de jouer dans cette ligue, tu en tires une grande fierté, que gagner la Coupe Grey, c’est un souvenir incroyable et que lorsque tu es dans l’action, sur le terrain, quand ça cogne, ça fait mal.

Je suis aussi convaincu que bien des jeunes de chez nous rêvent de jouer dans cette ligue et sont prêts à tout pour le faire. Alors j’ai une question : pourquoi ne joue-t-on pas le même football que nos voisins du sud, celui qui nous intéresse vraiment ?

Quand je regarde un match de football canadien, ça m’énerve de savoir d’avance que l’offensive n’a pas le choix de passer le ballon si le premier jeu n’a amassé qu’une ou deux verges. Mais ce qui m’énerve vraiment, c’est ce maudit poteau ridicule sur la ligne des buts. Le terrain a l’air malfamé et abandonné dans un petit village où on manquait de place pour se doter d’un vrai terrain de football.

Sauf pour les quelques fois où un joueur fonce dans le poteau parce qu’il ne l’a pas vu et que je peux regarder la reprise aux nouvelles du sport… c’est sans intérêt.

Le summum du ridicule

La zone des buts est tellement immense que les joueurs ont plus l’air d’une gang d’enfants énervés qui courent partout que d’athlètes professionnels qui essayent de marquer.

Mais le pire, selon moi, c’est le point qu’on accorde pour un placement manqué. Tu peux gagner ton match, même avec un mauvais jeu. Depuis quand récompense-t-on l’échec dans le monde du sport ? Ridicule !

En fait, pour moi, la Coupe Grey ressemble plus à un congrès de buveurs de café Tim Horton qu’à un rassemblement sportif.

Copions les règlements de la NFL, laissons des Canadiens jouer comme quarts-arrières plutôt que des Américains de collèges obscurs et peut-être qu’on aura envie de faire un party… même si c’est juste pour se préparer à celui qu’on va organiser pour le Super Bowl.