Le roi des cons c’est moi

Je suis allé passer une semaine de vacances en Colombie. D’ailleurs, juste avant de partir, j’en parlais à une connaissance et il m’a répondu:
– C’est une drôle de destination pour un ancien toxicomane, non?
– Bah, c’est mon dernier voyage pour repayer mes dettes

Et il m’a répondu le plus sérieusement possible: « Ah oui? Bonne chance et je te jure de le dire à personne »… comme quoi il y a des gens à qui il faut vraiment tout expliquer.

Mais je divague, retournons à mon couronnement de Roi des cons…

Comme je coure le 1/2 marathon de New York le 16 mars prochain, vacances ou non, l’entrainement doit continuer. Je me suis donc levé un matin pour courir un 10km… c’est ce qui était prévu à mon horaire d’entrainement. Comme il était très tôt, j’ai présumé que le soleil ne serait pas fort et que je pouvais m’en tirer sans mettre de crème. J’ai aussi laissé mes gourdes d’eau dans ma chambre, pensant que ça m’encombrerait plus que tout. Oui, clairement mon cerveu avait commencé ses vacances aussi.

Je me suis mis à courir dès que je suis sorti de ma chambre et rendu à la guérite, le garde de sécurité m’a fait signer une feuille disant que l’hôtel n’était pas responsable de ce qui pouvait m’arriver une fois que je quittais les lieux. J’aurais du allumer que ça voulait dire qu’il y avait eu des précédents. Comme s’ils disaient: « On est tanné de perdre du monde donc, S.V.P. signez ici! ».

Notre hôtel était le seul sur l’île, ce qui contribuait à son charme, mais ce qui voulait aussi dire que tu te retrouvais rapidement en terrain sauvage. Devant moi, la campagne colombienne, décoré de paysages secs, un peu de jungle et de quelques petites maisons distancées de plusieurs centaines de mètres. Sincèrement, c’était magique.

J’ai vite eu chaud alors j’ai donc enlevé mon chandail en me disant encore une fois qu’il était trop tôt pour que j’attrape un coup de soleil… vraiment aucune collaboration de ma tête.

Juste comme j’atteignait le 6e kilomètres, je suis arrivé devant une des rares maisons pour constater qu’il y avait des fermiers réunis autour d’un cheval qui venait de mourir. Ils étaient en train de verser des bidons d’essence dessus pour pouvoir brûler la carcasse… comme quoi, on a pas tous la même version d’un Mi-shui.

J’ai pris ça comme un signe qu’il était temps de retourner à l’hôtel. Seul problème, c’est que c’est à ce moment que tout à lâcher… impossible de continuer. J’ai essayé tant bien que mal d’utiliser tous mes petits trucs psychologiques pour arriver à repartir mais mes jambes ne voyaient pas les choses de la même façon.

Sur le chemin du retour, il y avait des Colombiens en moto qui me demandaient si dans les 3-4 mots d’anglais qu’il connaissaient, si j’avais besoin d’un lift. Dans ces situations, tu ne veux pas avoir de préjugés, mais en même temps, tu réalises que tu es en territoire étranger et que ça ne serait pas le meilleur moment pour découvrir ma valeur sur le marcher noir.

30 minutes plus tard, les jambes pleines de crampes et la bouche la plus sèche au monde, j’ai regardé ma montre qui m’indiquait que j’étais encore à 2.5 km de la terre promise. C’est là que j’ai entendu un cri venant du ciel. En me levant la tête, j’ai remarqué qu’il y avait 3 charognards qui tournaient au dessus de moi… Génial! Je dégage maintenant la mort.

Je vous confirme une chose, m’étendre sur le bord de la plage cette journée là, ne m’a jamais fait autant de bien…