À une semaine de Noël, ma chronique devrait être légère. Mais il m’est arrivé quelque chose, dimanche dernier, qui me hante encore. C’était le spectacle de Noël de la troupe de danse de ma fille et j’ai toujours hâte, car leurs shows sont époustouflants.
Alors que je faisais la file, un jeune homme s’approche de moi et me dit: «Aye, t’es Maxim Martin» et il commence à me poser des questions. Mes réponses sont brèves, car j’ai juste hâte d’avoir mon billet pour entrer dans l’auditorium. Le jeune homme continue de me parler. Je peux voir qu’il est un peu simplet, qu’il a probablement un trouble psychologique.
Une fois mon billet en main, je discute avec des parents dans le hall. Un moment donné, une certaine nervosité se fait sentir et quelqu’un vient me dire que le jeune homme semble perdu et qu’il n’est pas ici avec l’une des familles. Tout le monde se demande comment faire pour s’en débarrasser.
Du coup, on entend les classiques: «Y’a l’air weird!», «J’espère qu’il n’est pas dangereux» et le fameux: «Il est probablement gelé». Mon œil de lynx pour la situation confirme que non. Il a juste l’air troublé. Il est seul au milieu de nous tous et je peux voir que ses yeux sont pleins d’eau.
Comme un chat abandonné
Tout le monde le fuit du regard, moi le premier, et on espère juste qu’il parte de lui-même. Finalement, je dis aux parents d’entrer dans la salle et je m’approche de lui pour lui demander comment ça va.
– Pas très bien, je me sens un peu désorienté et je perds des bouts.
– Viens, on va aller prendre une marche.
Mon but était simplement de l’amener à l’extérieur pour qu’il retourne chez lui, comme un chat abandonné que tu espères voir retrouver sa maison. On s’arrête à l’extérieur et je lui demande s’il a pris quelque chose ou, au contraire, s’il est censé prendre des médicaments. Il me répond que oui et commence à me les nommer. Ça semble lourd comme cocktail et il me confesse qu’il trouve ça difficile, de les prendre, car les effets secondaires sont trop forts. C’est là qu’il me dit qu’il veut aller à l’hôpital.
Il me dit aussi qu’il venait pour ramener des films à la bibliothèque. Je lui propose qu’on y aille ensemble. Rendus à l’intérieur, les employés, qui le connaissent, le prennent en mains et appellent le 9-1-1. Il a dû me dire «Merci Maxim» une dizaine de fois avant que je parte. Après le spectacle, je suis retourné à la bibliothèque et on m’a rassuré en me disant que tout s’était bien passé.
Le jugement facile
Peut-être allez-vous me dire que c’est gentil de ma part. Pourtant, ce n’est pas ce que je ressens. Comme beaucoup trop d’entre nous, j’ai eu le jugement facile. Devant le malaise d’une personne avec des troubles psychologiques, j’ai souhaité qu’il s’éloigne gentiment pour que je puisse souffler avec tous les autres après son départ. Tristement, c’est souvent ça, notre réaction.
J’ai l’intention de retourner à la bibliothèque pour voir si je peux avoir ses coordonnées. J’ai trop besoin de savoir s’il est correct. Je ne sais pas si je le fais pour me valoriser ou si c’est pour taire ma culpabilité.
Je suis incapable de chasser l’image, dans ma tête, de ce jeune homme perdu au milieu de la foule, les yeux pleins d’eau. J’essaye d’imaginer à quel point il se sentait perdu, paniqué. Je me demande surtout ce que j’aurais pu faire de plus. Vous allez trouver ça bizarre, mais je me dis que j’aurais juste pu lui faire un câlin.
Malgré tout le chemin que j’ai parcouru dans ma vie, il me reste clairement des choses à travailler. Et notre société a elle aussi du chemin à faire.
Bonjour Maxime,
J’ai un fils de 33 ans qui est borderline avec consommation de drogues.
Lire ton livre nous a aidés moi et mon mari à comprendre encore plus la souffrance qui habite notre fils. Même si on comprends des choses, de le lire ton histoire avec tes mots si précis et voir qu’il peut y avoir encore de l’espoir nous aide à revivre aussi en tant que parents. Car c’est notre fils et on l’aimera toujours même si lui pense le contraire. Pour l’instant il est en thérapie fermée pour la première fois, je lui souhaite que le meilleur. Merci encore pour avoir écrit ce merveilleux livre qui nous a aidés à mieux comprendre notre fils.
Bonsoir Maxim,
Je suis à finaliser ton livre que j’ai acheté au salon du livre en te disant que j’ai perdu mon père à cause de l’alcoolisme…. que je voulais comprendre. Il est certain que je vais te réécrire lorsque je l’aurai fini. En attendant, je veux juste te dire que ton geste envers ce jeune homme est le mieux que tu aurais pu faire. Je n’ai pas de problème de cette ampleur mais il m’est arrivée dans ma vie de faire de grosse crise d’anxiété (oui je suis une grande anxieuse) et par deux fois dans ma vie, je me suis fais dire que je feckais pour me rendre intéressante. Sache que les deux fois cela a été des personnes très proche de moi. Le premier fut mon conjoint et père de mes deux enfants avec qui évidemment je suis séparée aujourd’hui. Quand ton propre conjoint n’est même pas capable de voir que c’est réel… il est clair qu’il n’est d’aucun soutient pour moi. Aujourd’hui, je suis séparée depuis 6 ans et je dois t’avouer que quand il m’arrive d’avoir une petite pensée pour lui et me dire qu’il n’est pas si pire que ça, je me dépêche de repenser à ce moment là….
Je te réécris bientôt.. c’est sûr.
Maxim,
C’est malheureusement une TROP grande réalité dans notre société de vouloir trop vite se distancer des individus qu’on considère hors norme. Mais comme tu l’as si bien dit, tu as pris conscience de la situation auquel faisais face et le fait que le monde en général a encore beaucoup de travail à faire pour çe qui a trait à être plus sensible aux besoins et détresses d’autruis. On est loin de réaliser qu’il y a beaucoup plus de gens aux alentours de nous qui se sentent perdus comme ce jeune homme, qu’ils aient besoins de soins médicaux ou tout simplement être suivi par un conseiller professionnel. Çe qu’on veux éviter dans le mesure du possible est de perdre ces gens au suicide ou autres moyens destructifs. Merci pour ton message.
Maxime,
C’est malheureusement une TROP grande réalité dans notre société de vouloir trop vite se distancer des individus qu’on considère hors norme. Mais comme tu l’as si bien dit, tu as pris conscience de la situation auquel faisais face et le fait que le monde en général a encore beaucoup de travail à faire pour çe qui a trait à être plus sensible aux besoins et détresses d’autruis. On est loin de réaliser qu’il y a beaucoup plus de gens aux alentours de nous qui se sentent perdus comme ce jeune homme, qu’ils aient besoins de soins médicaux ou tout simplement être suivi par un conseiller professionnel. Çe qu’on veux éviter dans le mesure du possible est de perdre ces gens au suicide ou autres moyens destructifs. Merci pour ton message.
Ce n’était sûrement pas pour te valoriser face aux autres. Je crois plutôt que tu fais partie de ces personnes qui sont sensibles face aux personnes qui n’ont pas autant de chance que nous et qui, souvent sont seules. Je suis comme ça moi aussi. Mes sœurs me disent toujours que je pense trop aux autres et que, sans le vouloir, je me trouve toujours sur leur chemin. Tu peux être fier d’être l’homme que tu es. Continue! Ta vie sera plus belles de jour en jour dans tous les domaines d ta vie Maxime.
Johanne qui souhaite te voir en spectacle dans la première rangée pour rire aux éclats.
Allo Max, si je peux me permettre.
Je suis entrain de lire ton livre que je me suis moi même acheter au cours des fêtes.
J’ai voulu aller voir ton spectacle le 18 novembre, mais les choses ont fait que je n’ai pas pu, je revenais de voyage le jour meme et j’ai dû repousser mon désir d’aller te voir en spectacle.
Ton histoire me fascine….elle pique ma curiosité….on a un cheminement qui peux se rejoindre…..dans un tout autre univers…..
Je semble apprécier l’individu en toi malgré le fait que je ne te connaisse pas du tout…
J’ai peux être un projet qui pourrais t’intéresser…..
Je suis à terminer ton livre….excessif…
Je te reviens là dessus, après avoir finaliser la lecture de ton histoire et de voir comment tu semble te débrouiller dans le moment…
Sincères Salutations,
Frank