P.K. en finale

P.K. est en finale… Êtes-vous en petite boule dans un coin en train de serrer un Youppi en peluche tout en vous demandant: «Pourquoi ils l’ont échangé?» Est-ce que vous marchez comme un zombie à travers la ville? Souffrez-vous d’une perte d’appétit? Est-ce que votre Viagra a cessé de faire effet? En tout cas, quelque chose me dit que les psychologues québécois sont plus occupés que d’habitude depuis quelques semaines.

D’autres font la danse de la joie. Ils ont peinturé leur maison entièrement en jaune, arborent le chapeau de cowboy et écoutent du Johnny Cash. On pourrait même penser qu’on est rendus avec plus de fans des Predators à Montréal qu’à Nashville.

Calmons-nous.

Je pourrais vous demander si vous êtes tannés d’en entendre parler, mais laissez-moi répondre tout de suite: j’espère que non. Car peu importe le résultat de la finale de la Coupe Stanley, ça va être le gros sujet de conversation jusqu’au camp d’entraînement du CH l’automne prochain. Je n’ai jamais vu la ville aussi divisée, et ce n’est pas les sujets qui manquent en ce moment pour partir des débats. Même la grève de la construction semble moins polarisante que P.K.

Un bon échange

Je suis un de ceux qui pensent encore que c’était un bon échange. Quand c’est arrivé, un de mes chums qui joue pour une équipe de la côte ouest m’avait dit: «Je suis pas surpris que P.K. ait été échangé, je suis plus surpris que Weber ait été disponible».

Dans une ville où tout le monde pense être un meilleur directeur général que Marc Bergevin (parce qu’ils ont gagné leur pool de hockey), on a le grand plaisir d’entendre tous ces experts partager avec nous leurs profondes connaissances, avec des phrases qui commencent par: «En tout cas, moi, si j’étais Bergevin, voici ce que j’aurais fait… ». Comme si Marc Bergevin lui-même n’avait pas envisagé ces mille et un scénarios.

Et comme les fans du CH adorent se torturer avec des «on aurait dû et on aurait pu», plusieurs en ont même profité pour souligner que Guy Boucher, qui a mené les Sénateurs à la finale de conférence, aurait pu devenir entraîneur du Canadien. Mais quand c’est rendu que tu envies ce qui se passe à Ottawa, ça cache des cicatrices d’enfance qui ne sont pas encore guéries.

Comme un ex

L’autre grande question est: «Si P.K. gagne la Coupe, va-t-il l’amener à Montréal?» Est-ce qu’il y en a qui ont vraiment des doutes? Dans la même situation, on le ferait tous et même deux fois plutôt qu’une. Qui n’a jamais rêvé de montrer à son ex à quel point la vie est belle depuis la fin de la relation?

Évidemment, ce que l’on entend le plus souvent, c’est qu’on a échangé P.K. parce qu’il n’y a pas de place pour un joueur flamboyant comme lui à Montréal. Mais il faut quand même souligner que c’est plus facile de faire des conneries à Nashville où le hockey est moins important que le basketball universitaire. À Montréal, ce que les gars commandent au Tim Hortons peut créer une tempête sur les réseaux sociaux. Mais ce qu’il faut vraiment comprendre, c’est que même si P.K. portait encore l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge, la Sainte-Flanelle ne serait pas en finale présentement, et ça, les vrais connaisseurs de hockey le savent. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à espérer que les fins de saison arrêtent de sonner comme une toune de Johnny Cash.