Quand même ti-cul à 45 ans…

La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister à quelques matchs de la Coupe Mémorial à Québec. J’ai toujours été un grand fan de hockey junior et cette grande finale canadienne, est un incontournable pour moi.

L’ambiance est magique!

Les arénas défile de parents qui sont là avec leurs enfants, ces mêmes gamins regardent les joueurs juniors comme des messieurs et plusieurs voient en eux le rêve d’atteindre ce niveau un jour. Il y a toujours aussi la bande de bonhomme dans la soixantaine qui suivent leurs favoris depuis des décennies et qui sont toujours prêt à te raconter les bonnes histoires du bon vieux temps.

C’est aussi une occasion de grand rassemblement pour les anciens joueurs qui y ont participé. Ceux qui ont eu la grande chance de se rendre jusqu’à la LNH retrouvent leurs anciens coéquipier qui n’ont pas eu la même chance mais qui restent liés à vie de par ces 2-3 ans du stade junior qu’ils ont vécu ensemble.

De mon côté, j’ai été plus que choyer. Ayant animé une émission sur la LHJM pendant trois ans, j’ai le luxe de non seulement recroiser ces gens que j’ai eu le plaisir d’interviewer mais d’avoir encore accès à eux pour un brin de jasette.

C’est comme ça qu’à la veille du match entre les Remparts de Québec et l’Océanic de Rimouski, j’ai croisé un Philippe Boucher qui même s’il a pris le temps de me dire salut et prendre de mes nouvelles, avait clairement dans ses yeux, déjà la tête viré sur le match du lendemain.

Encore plus chanceux, le soir même j’ai assisté au match entre Rimouski et Kelowna avec Marc-Edouard Vlasic, défenseur des Sharks de San Jose. Comme il m’avait vidé un sceau d’eau sur la tête l’été dernier pendant la folie du Ice Bucket Challenge, je considère qu’on est maintenant des amis.

Et c’est là que malgré mes 45 ans, j’ai réalisé que le ti-cul en moi est jamais loin. On a passé la soirée à jaser mais disons le tout de suite, presque strictement de hockey. J’avais 1000 questions pour lui et même si on se parle quand même de tems en temps, j’en ai encore 1000 autres en tête. Comme si ma soirée n’était déjà pas parfaite, qui vient s’installer à côté de nous dans la loge? Patrick Roy!

Je l’avais déjà rencontré quelques fois et même interviewé quand j’animais Junior et Majeur mais oubliez ça, j’étais aussi impressionné que la première fois. Combien de fois on a dit de quelqu’un qu’il avait beaucoup de charisme et de prestance… Oubliez ça, Patrick EST la prestance en personne. Même si l’on a que quelques années de différences, je le regardait comme un monsieur.

Il s’est installé devant moi et racontait aux gens autour, des histoires du temps qu’il était entraineur chef des Remparts. J’écoutais silencieusement et dévorais chaque histoires qu’il partageait. Mon syndrome de ti-cul s’est amplifié. Je respirais à peine comme pour passer inaperçu… et un moment donné, je suis parti dans ma tête.

Je m’amusais à essayer d’être dans sa tête et de m’imaginer son point de vue à lui dans tous les moments glorieux qu’il avait vécu. Devant moi, était le corps du joueurs qui avait arrêté des milliers de rondelles, les mêmes mains qui ont volé des buts aux meilleurs joueurs de tous les temps.
J’essayais désespérément de m’imaginer tous ces grands moments comme la Coupe Stanley et les Olympiques à travers ses yeux à lui. Mais le plus merveilleux, c’est que pendant tout ce temps-là, lui baignait dans cette grande prestance sans même la faire ressentir volontairement aux gens présents. Il était calmement occupé à simplement être Patrick Roy.

Et moi? Juste trop content d’être là et de me sentir comme l’ultime ti-cul à 45 ans…