Se choisir

Pour plusieurs d’entre vous, le temps des vacances est enfin arrivé. C’est le moment de décrocher et d’oublier sa job. Je fais partie des privilégiés qui adorent leur métier. Je n’ai pas la job la plus stable au monde, mais les récompenses sont magiques. Malheureusement, il semble que la majorité des gens n’aiment pas leur emploi.

L’argent est souvent la motivation derrière nos décisions. Notre but n’est pas nécessairement d’en faire beaucoup, mais surtout de ne pas en manquer. Cette prise d’otage nous tient trop souvent loin de nos objectifs et de nos rêves. Combien d’entre vous se sont déjà dit : «J’aimerais bien faire ça, mais tout d’un coup que ça ne fonctionne pas?» Ou encore : «Je serais plus heureux si je m’écoutais, mais je dois payer les factures».

C’est triste de constater qu’il y a un prix à payer pour le bonheur et que trop peu de gens sont prêts à le payer. C’est très compréhensible. On est des bibittes inquiètes. On travaille fort pour atteindre une certaine stabilité et quand on réussit, ça devient difficile de lâcher le bord de la piscine pour plonger dans le creux.

Essayer d’apprécier

Pourtant, nous avons tous, dans notre entourage, au moins une personne qui a trouvé le courage de le faire. Vous n’en trouverez pas beaucoup pour vous dire qu’ils se sont trompés. La plupart d’entre eux ont un sourire permanent au visage.

De mon côté, j’ai souvent profité de mes vacances pour prendre de grandes décisions. C’est plus facile à faire quand tu as la tête reposée. Les choses deviennent souvent plus claires quand tu es relax, sur le bord de l’eau.

Moi aussi, pendant longtemps, je me suis senti pris en otage par l’argent. Je n’ai pas besoin de vous dire que dans mon domaine, je suis entouré de gens qui ont bien réussi, alors que, moi, je flaubais le peu qui rentrait pour alimenter ma débauche. J’enviais leurs maisons, leurs voitures et tous leurs biens matériels. Je prenais tous les contrats qui passaient juste pour survivre parce que c’est ça qu’on est censé faire dans la vie : essayer de survivre.

Et puis un jour, j’ai lâché prise. J’ai arrêté d’envier et j’ai essayé d’apprécier le peu que j’avais. C’est très difficile à faire, je vous l’accorde… mais ça fonctionne. La preuve : si vous avez le moindrement suivi ma carrière dans les dernières années, vous avez constaté que les choses vont plutôt bien pour moi.

J’ai réussi à me débarrasser des dettes que je traînais depuis longtemps et pour la première fois de ma vie, j’ai même réussi à mettre un peu d’argent de côté. Mais ça m’a aussi poussé à me poser une question : «Suis-je vraiment en train de faire tout ce que je veux ou suis-je encore motivé par la crainte de revivre mes années de vache maigre?»

Moi d’abord

J’ai donc priorisé les choses qu’il me restait à faire sur ma bucket list. J’ai refusé des contrats payants pour le faire, et, à ma grande surprise, mon premier sentiment fut la fierté d’avoir eu le courage de me choisir, MOI, en premier.

Une insécurité douce et motivante me donne une grande envie de voir ce que la vie me réserve. Quel sentiment extraordinaire que de savoir que peu importe ce qui arrive, ce sera 100% mon choix. Je vous souhaite de vivre la même chose. Bonnes vacances tout le monde !