Mon triathlon de Tremblant

Eh bien! Ça y est… Après vous avoir cassé les oreilles avec ça sur mon show de radio, publié maintes photos sur Instagram et plusieurs statuts sur ma page Facebook, c’est finalement demain que ça se passe. En ce dimanche tranquille, c’est 2 km de nage, 90 km de vélo et 21 km de course qui m’attendent. J’ai essayé de négocier pour faire ça sur trois jours, mais on m’a expliqué que c’est pas vraiment ça le concept.

Pourquoi, vous dites? Inquiétez-vous pas, je me suis posé la même question plusieurs fois, mais bon, tant qu’à être excessif dans la vie, aussi bien découvrir où sont mes limites.

En neuf mois d’entraînement, ce ne sont pas les anecdotes qui manquent. La fois où je suis tombé en vélo et comme je n’avais pas réussi à me «décliper» de mes pédales, je me suis retrouvé sur le dos à faire ma meilleure imitation d’une tortue. Il y a aussi la fois où je suis allé m’entraîner sur la 117 et qu’un orage a éclaté. Le genre de déluge qui te trempe jusqu’aux os en deux minutes. Pendant que d’énormes camions transportant des billots de bois me frôlaient de quelques mètres, j’ai réalisé que ma seule protection était un casque de plastique.

Je pourrais aussi vous raconter la fois où j’ai essayé un wet suit tellement serré que je pensais avoir été circoncis une deuxième fois. Encore la semaine dernière, un membre de l’équipe du club de triathlon avec lequel je m’entraîne m’a dit :

– Me semble que tu nages plus vite dans un lac que dans une piscine, d’habitude, c’est le contraire. C’est quoi ton secret?

– J’ai peur que le monstre du lac me bouffe les orteils.

Sans savoir précisément pourquoi je ressens le besoin de relever ces défis, je pourrais vous parler des bienfaits de l’entraînement sur mon corps et ma santé. Vous parler de la valorisation d’être plus en forme à 47 ans qu’à 30, même si, dans mon cas, la barrière n’était pas très haute… mais bon.

Par contre, une des raisons pourquoi j’adore participer à ces compétitions, c’est surtout pour les rencontres que tu y fais. Premièrement, tu es entouré de gens qui dégagent quelque chose de positif. Positif dans leur façon de parler, par les sourires qui sont sur leurs visages presque en permanence. Bien dans son corps, bien dans sa tête, j’imagine.

Évidemment, comme dans tout bon groupe de la société, il y en a toujours une gang qui est trop crinquée, mais ça décore bien le paysage.

Inspiration

À chaque événement auquel j’ai participé, j’ai toujours croisé quelqu’un qui avait une histoire inspirante. Une de mes préférées, c’est l’histoire de cette jeune fille que j’ai croisée lors de mon premier triathlon, il y a exactement un an, à Tremblant, encore une fois.

Elle est venue me voir en me disant : «Je voulais juste te remercier, car à force de t’entendre parler de ton triathlon sur le show du matin à la radio, ça nous a convaincus, mon chum et moi, de nous inscrire.» Du coup, elle a enlevé la prothèse qu’elle avait sur le bras pour me montrer qu’elle était amputée en haut du coude.

Elle m’a regardé et a ajouté : «Je sais pas comment je vais performer à la nage. Ça se peut que je tourne en rond un peu, mais je vais bien finir par avancer», et elle est partie à rire.

Parle-moi de ça, quelqu’un qui ne laisse rien l’arrêter dans la vie et qui est capable d’autodérision. Après ça, j’aimerais bien entendre les excuses des gens qui se trouvent une défaite pour tout.

Pour entendre des histoires comme ça et rencontrer des gens aussi inspirants… ça vaut bien tout l’entraînement qui vient avec.