Zone de confort

Pour un gars qui a eu une vie assez wild, qui n’a pas peur de partir en voyage sportif à la dernière minute sans trop savoir où il s’en va, je réalise que, dans certains aspects de ma vie, ma zone de confort est assez limitée.

Mercredi dernier, ma fille est venue me payer une visite-surprise à la radio pendant sa semaine­­ de relâche. Je me suis dit: «C’est dont ben génial, elle sent le besoin de passer du temps avec son père.» Très naïf de ma part. J’aurais dû me douter qu’il y avait un piège.

– Papa, j’ai besoin de souliers.

Et voilà! J’aurais dû m’en douter.

En même temps, je vous avoue que j’aime bien magasiner avec ma fille.

Une fois ses achats terminés, elle me dit:

– Tant qu’à faire, ça ne serait pas une mauvaise chose qu’on regarde aussi pour des souliers pour toi.

– Pourquoi? Qu’est-ce qu’ils ont, mes souliers?

– Pose pas de questions et suis-moi.

Pas très fashionista

Bon, ce n’est pas évident de te faire dire que tes souliers sont out par ta fille de 16 ans. Mais qui suis-je pour m’obstiner? Je n’ai aucune idée de ce qui est à la mode et je vis très bien avec ça.

J’ai fini par choisir une paire de runnings passe-partout, c’est-à-dire que je peux mettre tous les jours et dans pas mal toutes les occasions. C’est un attrait important pour moi, car moins je me pose de questions sur comment m’habiller le matin, mieux ma vie se porte.

Juste comme j’étais sur le point de me diriger vers la caisse, j’entends Livia­­ me dire:

– Attends papa, les New Balance kaki sont trop hot, faut que tu les essayes.

Kaki? Vraiment?

C’est la nouvelle couleur tendance.

OK, encore une fois, qui suis-je pour m’obstiner avec la tendance? Je les ai essayés avec un peu de mauvaise foi, espérant qu’ils ne me feraient pas bien et que ça mettrait fin à la discussion. Merde, ça me fait bien… je n’ai plus d’argument.

Mais avec quoi je mets ça?

N’importe quoi. De toute façon, tout ce que tu portes est soit noir, bleu ou gris et ça fit avec les trois.

Je suis obligé d’admettre qu’elle a raison. Pas mal tout ce que j’ai correspond à ces trois couleurs. Une fois, je me suis acheté un t-shirt orange, j’en ai shaké pendant deux jours. Je commence à porter du rouge de temps en temps, mais ça, c’est quand je me sens wild et dangereux.

Jamais sans mon t-shirt

Y a rien à faire. Je suis un gars jeans et t-shirt, de préférence avec le logo d’une équipe sportive quelconque. N’importe quoi d’autre me sort de ma zone de confort. Je fais un effort pour vous, chers fans, lorsque je passe à la télé, mais je vous confirme que dès que je ne suis plus devant la caméra, je me change.

Combien de blondes ont essayé de me faire porter des chemises? Oui, c’est un look qui me va bien… mais j’aime pas ça. Même chose pour les grandes occasions. Si on m’invite à un événement qui requiert une «tenue de ville», pour moi, ça veut dire porter un veston… avec des jeans et des runnings­­.

J’ai un complet dans mon garde-robe­­ et il sert pour toutes les occasions. Mariage, baptême, funérailles, c’est le même complet. Une cravate, vous dites? Pas question! La dernière fois que j’en ai mis une, j’avais plus de tics nerveux que dans le temps que je consommais.

Donc, faisons un deal: je vous promets de continuer à évoluer en tant que personne et en tant qu’artiste… mais vous me laissez le faire en portant­­ un t-shirt. Alright?